Défi#Perso : Se surpasser ou vivre la journée la plus longue du monde / Mont Hua en Chine

Quand le réveil sonne à 22h45 alors qu’on s’est couché à 19h30, notre premier réflexe est de nous dire : « Mais pourquoi on s’inflige ça déjà ? » Sacs sur le dos, nous partons à 23h15 pour la grande ascension. Pendant près de 4 heures, nous gravissons de nuit des escaliers à perte de vue avec des marches de toutes tailles (mais surtout très petites), grimpons sur des kilomètres encore et encore pour arriver au sommet Est de Huashan (ou Mont Hua), l’une des cinq montagnes sacrées de Chine. L’effort est éprouvant mais nous arrivons vers 3h30 du matin à 2100 mètres d’altitude (soit 2 heures plus tôt que ce que nous avaient dit les guides et les locaux !). Installés sous une couverture de survie, nous somnolons en attendant ce que nous sommes venus chercher : le lever de soleil au sommet du Mont Hua. Le moment d’émotion passé, nous continuons toute la matinée à nous aventurer sur les autres sommets.

Mais la randonnée du Huashan n’est pas uniquement connue pour ses paysages superbes. Certains estiment qu’il s’agit d’une des plus dangereuses au monde, en particulier pour sa célèbre « route des planches dans le ciel ». Sur cette portion construite il y a plus de 700 ans, on longe la falaise à l’aide d’une vieille chaîne rouillée et dans des marches creusées dans la pierre ou sur des petites planches en bois, juste au-dessus de milliers de mètres de dénivelé. Très impressionnant ! Surtout quand on croise les personnes qui reviennent dans l’autre sens ! La descente de la montagne est moins difficile même si 2h30 d’escaliers abrupts finissent de nous achever. Après 2h de galère pour trouver un bus, nous rejoignons enfin Xi’an où nous devons prendre le train de 22h30 pour Zhangjiajie.

Tout est OK, provisions faites pour le trajet, dîner pris, il ne manque plus qu’un simple retrait d’argent avant de dire « zài jiàn » à Xi’an. Mais lorsque nous nous répartissons l’argent, un compte à rebours se déclenche et la carte bancaire finit par être avalée ! Aidés par des locaux, de plus en plus nombreux, puis par la police, nous passons plus d’une heure à tenter de trouver une solution. Pensant même reporter notre départ, nous récupérons miraculeusement notre carte bleue grâce à la venue in extremis du technicien, et posons pour une photo souvenir (cela nous est souvent demandé !). Mais à une-demi du départ, les policiers craignant que nous rations notre train, nous escortent en courant dans la gare, nous évitant les files d’attente et les contrôles de sécurité (sans oublier de nous demander, eux aussi, leur photo souvenir en toute discrétion) !

24 heures après s’être levés, notre journée de warriors se termine. Enfin presque, notre train de nuit part : 17h30 de voyage en hard seats de nouveau !